Une thérapie familiale, pour qui et pour quels motifs ?


Une thérapie familiale, pour qui et pour quels motifs ?

« Une famille, c’est un système avec une forme d’organisation interne qui lui est propre. Quand chacun s’y trouve bien, c’est que le système fonctionne. Quand il y a confllit, souffrance, c’est que le système est en panne. Il faut alors chercher à comprendre quelles sont les pièces endommagées. » Marie-Rose RICHARDSON

Il est rare que tous les membres d’une même famille expriment le besoin d’être aidés. Lorsqu’ils se réunissent dans le cabinet d’un thérapeute familial, c’est en général parce que l’un d’eux – un enfant, adolescent ou jeune adulte – a été perçu comme « celui qui a des problèmes ». Bien souvent, il a déjà un long parcours thérapeutique derrière lui. Il est le patient « désigné ».

Phobie scolaire, troubles du comportement, troubles de l’alimentation, anxiété, tentatives de suicide, repli sur soi, addictions...: les difficultés de l’enfant signalent une souffrance. Cette souffrance est peut-être celle du système familial dans son ensemble. Telle est l’hypothèse des thérapies familiales. Dans cette perspective, le symptôme de l’enfant n’est plus perçu comme le seul signe de difficultés individuelles, mais plutôt comme le révélateur de relations dysfonctionnelles impliquant parents, enfants, grands-parents.

La thérapie familiale permet de :

Sortir de la crise

Les familles qui consultent se trouvent dans une période de « crise », Elles ne sont pas plus incompétentes ou plus mauvaises que d’autres. Jusque-là, elles ont su se sortir de problèmes complexes. Mais au moment où elles consultent, pour une raison ou une autre, leur créativité est en panne.

Le symptôme du patient désigné est en effet le signe que la famille doit s’adapter à une nouvelle situation (une maladie, un deuil, l’entrée d’un enfant dans l’adolescence …) mais qu’elle résiste au changement. Le symptôme est généralement le point de départ de la thérapie. Mais le but est de comprendre à quoi il “sert” dans la famille, quels sont les bénéfices que chacun y trouve, pour amener celle-ci vers une lecture différente du problème et vers d’autres solutions.

Se libérer du cercle infernal

Le fonctionnement d’une famille en crise est celui d’une boucle qui se referme sur elle-même. La famille produit alors « toujours plus de la même chose » et sa souffrance s’accroît. C'est ce que l'on nomme le principe d’homéostasie, processus par lequel la famille maintient sa cohésion et s’oppose au changement. Dans cette optique, les symptômes de l'enfant servent – à un niveau inconscient – l’intérêt familial. La mise en évidence de cette circularité permet d’arrêter de désigner « l'enfant » comme le symptôme et de comprendre comment chaque membre de la famille participe au problème.

Révéler les non-dits

Les problématiques peuvent aussi se transmettre de génération en génération. Bon nombre de pathologies familiales s’articulent autour d’un non-dit (un secret de famille) ou de souffrances qui, parce qu’elles n’ont pas été surmontées par les générations précédentes, continuent d’« agir » sur leur descendance.

La thérapie systémique prend en compte les structures qui composent la famille et ses règles de vie. Les séances se déroulent en groupe et/ou en sous-systèmes (parents/enfants, fratrie...), avec un ou deux thérapeutes. Cette approche permet la prise de conscience des dysfonctionnements par chaque membre de la famille puis par toute la famille.